En Amérique latine, le jaguar joue un rôle vital pour la santé des forêts. Ce grand prédateur maintient l’équilibre naturel des écosystèmes. En régulant les populations d’herbivores – comme les capybaras ou les cerfs –, il évite qu’ils ne prolifèrent et ne dégradent la végétation en broutant toujours aux mêmes endroits.
Grâce à lui, la forêt se régénère.

C’est pour cette raison que le jaguar est considéré comme une espèce parapluie : le protéger, c’est protéger tout un écosystème. Sans lui, la forêt risquerait de s’effondrer comme un château de cartes.  

LES MENACES QUI PÈSENT SUR LE JAGUAR

Il y a cent ans, les jaguars arpentaient encore de larges espaces naturels, depuis le nord du Nouveau-Mexique jusqu’au sud de l’Argentine. Aujourd’hui, ils n’occupent plus que la moitié de ce territoire : la déforestation et la destruction de leur habitat ont réduit leur espace vital. Environ 90 % des jaguars vivent désormais dans la forêt amazonienne.

Malheureusement, même l’Amazonie est en danger. De vastes zones de forêts tropicales sont détruites pour faire place à l’agriculture intensive. Lorsque ces forêts sont remplacées par des champs de soja destinées à nourrir le bétail, d’énormes quantités de CO₂ sont libérées.  Ce qui accélère le changement climatique. Celui-ci provoque à son tour des conditions extrêmes – sécheresses prolongées, incendies de forêt – qui rendent les forêts encore plus vulnérables. Et ce cercle vicieux se renforce sans cesse.

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La destruction de son habitat

Les conflits avec l’humain

L’agriculture intensive, la déforestation (souvent illégale) et la construction de routes ne détruisent pas seulement les forêts des jaguars : elles font aussi disparaître les proies sauvages dont ils dépendent. Dans un quart de leur aire de répartition, les jaguars ne trouvent déjà plus assez à manger – et pourtant, ils se contentent de peu.
Résultat : ils s’approchent parfois des villages pour chasser du bétail. Les éleveurs et éleveuses voient dans le jaguar une menace pour leurs moyens de subsistance… et prennent des mesures de représailles, souvent fatales.

Les jaguars sont victimes de braconnage

Leur pelage tacheté est splendide… et c’est bien là le problème. Bien que la chasse au jaguar soit interdite depuis plus de cinquante ans, la demande pour leur peau, ainsi que pour leurs os, dents et griffes, reste forte. On prête à ces dernières des vertus guérisseuses dans certaines médecines traditionnelles asiatiques… sans aucune preuve scientifique.

Le jaguar veille sur sa forêt. 

Veillerez-vous sur lui ?

Mais aujourd’hui, le jaguar est menacé. Il a déjà perdu plus de la moitié de son habitat naturel. Les forêts restantes sont désormais fragmentées en « îlots de jaguars », isolées les unes des autres.

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COMMENT LE WWF PROTÈGE-T-IL LE JAGUAR ?

De la peur à la protection en Bolivie

Prévenir les conflits en Équateur

Relier les territoires au Paraguay  

Dans la région de Monte Verde, quatre communautés autochtones sont devenues de véritables protectrices du jaguar. Elles ont appris à utiliser des pièges photographiques, découvrant ainsi les secrets des puissants félins qui partagent leurs forêts.
À Palmarito de la Frontera, un village de l’est du pays, cette rencontre a marqué un tournant : les habitant·es ont décidé de faire du jaguar l’emblème de leur communauté.
Alors qu’ils redoutaient le félin autrefois, ils le considèrent aujourd’hui comme un symbole de force et de fierté.

Dans la région du Chaco, la survie du jaguar est gravement menacée. Son habitat y diminue à une vitesse alarmante, à cause de la déforestation massive pour l’agriculture et l’élevage. C’est pourquoi le WWF agit pour relier entre elles les zones naturelles protégées de la réserve naturelle du Chaco. Ces corridors écologiques permettent aux jaguars de circuler librement entre les forêts, de trouver de la nourriture et des partenaires, sans s’aventurer dans les zones habitées. Moins de contact avec les humains signifie moins de conflits et plus d’avenir pour l’espèce.

Lorsque les jaguars tuent du bétail, les éleveurs et éleveuses veulent se venger. C'est exactement ce que nous voulons éviter : en nous engageant auprès des éleveurs et éleveuses en Équateur, et en impliquant les communautés dans les activités de surveillance, leur relation à l’animal change. Le maire de Cuyabeno incarne un bel exemple de ce changement : étant lui-même éleveur de bétail, il a grandi en considérant les jaguars comme une menace.  Aujourd'hui, il travaille à l'élaboration d'un label pour les « éleveurs respectueux des jaguars », qui n'exercent pas de représailles après les attaques. Et les éleveurs touchés reçoivent une compensation pour le bétail qu'ils ont perdu.

Grâce à nos projets en Bolivie, en Équateur et au Paraguay, nous protégeons les jaguars et les forêts tropicales dont ils dépendent. Pour cela, nous travaillons étroitement avec les communautés locales et autochtones.

Résultat : les individus peinent à trouver des partenaires et des proies. Leur survie – et celle des forêts qu’ils protègent – est en péril.

Dans les forêts d’Amérique latine, le jaguar trône au sommet de la chaîne alimentaire. Mais aujourd’hui, son royaume et son avenir sont menacés.

Aidez-nous à protéger le jaguar et les forêts où il vit.

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